mercredi 19 mars 2014

La littérature jeunesse engagée (2/2)

Le premier volet (ici!) concernait surtout la publication de livres jeunesse engagés à travers le monde. Mais je ne vous cache pas que c'étaient davantage les conclusions théoriques de l'analyse de ces textes qui m'intéressaient. En voici quelques exemples, raccourcis et simplifiés évidemment.

A quoi ressemble l'enfant-lecteur 'implicite' de la littérature jeunesse engagée? 

L'enfant-lecteur 'rêvé' par les textes engagés pour la jeunesse (le 'lecteur implicite' dans le vocabulaire de Wolfgang Iser) est, primordialement, quelqu'un qui serait réceptif au texte et à ses implications - et désireux et capable d'agir pour améliorer le monde à la suite de sa lecture. Cet enfant idéal serait donc profondément marqué par ses lectures et chercherait à convertir ces rencontres 'intangibles' en actions réelles.

Dans le jargon sartrien, les textes sont autant 'd'appels' à un lecteur qui, idéalement, s'attellera à une tâche colossale: celle d'endosser une part de responsabilité pour le monde, et de contribuer à le changer. Cette tâche est partagée par auteur et lecteur.

Donc en gros, c'est un enfant-lecteur implicite qui ferait exactement ce que l'auteur lui demande? 

Eh bien, justement... non. Du moins, pas dans les exemples les plus complexes de littérature jeunesse engagée, où il peut se passer des choses très intéressantes.

Prenons par exemple La carie, un album apparemment simple, mais en réalité d'une fabuleuse profondeur, par Avi Slodovnick et Manon Gauthier. Dans cette histoire, Marissa, une petite fille qui doit se faire arracher une dent se voit promettre par sa mère qu'elle aura une pièce si elle met la dent sous son oreiller. A la place, cependant, la gamine refile son chicot à un homme sans domicile assis dans la rue - pensant logiquement qu'il a davantage besoin d'argent. L'homme lui sourit, puis le narrateur clôt le récit en disant: 'Et maintenant, tout ce dont il avait besoin, c'était... un oreiller'.



Bon. Le lecteur implicite du texte est, on l'a dit, quelqu'un qui actualiserait les valeurs du texte. Mais ce n'est pas la même chose que de dire: le lecteur est invité à suivre le comportement de Marissa. En réalité, le texte est tendrement, mais sérieusement critique du comportement de Marissa. En donnant sa dent au SDF, elle n'a rien changé à la situation. Bien sûr, symboliquement, elle a fait une bonne action, et l'homme la remercie par un sourire - sans compter qu'elle a eu raison de remarquer que cet homme avait besoin d'argent.

Cependant, son acte est vain. Marissa est prise dans un réseau de fictions tissées par les adultes. Elle croit que la Petite Souris existe, et qu'elle donne de l'argent pour les dents. Elle croit aussi, tacitement, que tout le monde, y compris les SDF, ont évidemment un oreiller. Elle a tort, et le texte est explicite au moins quant à cette seconde 'croyance': la dernière page du livre, glaciale, montre un lit vide, où le SDF ne dormira pas ce soir.



Le jeune lecteur se détache alors de Marissa pour être plongé dans un gouffre vertigineux de nouvelles questions. Mais alors, si donner sa dent ne 'sert' à rien, que faut-il faire? S'il n'est pas suffisant de remarquer qu'il y a de la misère, comment aller plus loin? L'album reste muet à ce sujet. Le jeune lecteur est 'planté' là, au moment justement où il aurait tellement besoin d'un 'guide' adulte, d'un prescripteur, d'une réponse... Mais il n'y a pas de réponse. 

A partir de ces silences, le jeune lecteur 'idéal' de la littérature jeunesse engagée devient pleinement acteur de son engagement naissant.

Mais l'adulte, il sait, lui, ce qu'il faut faire? 

Selon ma théorisation, non, l'adulte ne sait pas. L'adulte 'caché' de la littérature jeunesse engagée (cliquer pour accéder à mon article sur ce terme un peu technique!) est avant tout un adulte angoissé, incertain, dépossédé de ses moyens d'agir. Ces textes témoignent de l'impuissance de cette autorité. C'est une impuissance telle qu'elle doit s'incliner face à une autre autorité, une autorité en devenir, celle, justement, de l'enfant.

Mais évidemment, personne n'aime se sentir menacé dans son autorité. L'adulte 'caché' n'aime pas ça non plus (j'espère qu'il sera compris ici que je 'personnifie' une entité qui n'est pas réellement une personne, comme expliqué dans l'article susdit). Du coup, ces textes sont aussi extrêmement prescriptifs par moments, extrêmement autoritaires.

On a donc un double discours de l'adulte dans la littérature jeunesse engagé: un discours d'impuissance et d'espoir, et un discours d'autorité et de prescription. Ce double discours, me semble-t-il, ne peut jamais être simplifié en l'un ou en l'autre, bien que certains textes soient évidemment plus ouverts que d'autres.

Donc la littérature jeunesse engagée est par nature utopique, et donc irréaliste?

Oui, mais c'est le cas de toute littérature jeunesse. Car la littérature jeunesse s'adresse à l'enfant, et l'enfant est, pour l'adulte (du moins c'est ainsi que je le théorise...) fondamentalement un être en devenir et donc un être imprévisible.

Puisque c'est un être imprévisible, c'est un être qui pourrait encore tout être. On cherche donc à la fois, en tant qu'adulte, à lui faire adhérer à une certaine position, et à ce qu'ilouelle crée ses propres positions. "Tant qu'il y a de l'enfance, il y a de l'espoir", si l'on peut dire.

Cependant, la littérature jeunesse engagée exacerbe cet utopisme de tout discours s'adressant à l'enfance. Ceci est dû d'abord à ses thèmes de prédilection: c'est une littérature qui parle énormément d'avenir, d'impact des actions humaines, d'espoir, et de la faculté de l'enfant à gagner en puissance au détriment de l'adulte. C'est dû, ensuite, au fait qu'une telle littérature trahit souvent les insuffisances de l'adulte, du monde adulte, de la société et de la politique adultes. Du coup, le motif de l'enfance et son pendant logique - l'adulte en devenir que l'enfant représente - s'en trouvent glorifiés. 

Une telle littérature est utopique, irréaliste, ou du moins idéaliste, parce qu'elle 'compte' explicitement sur l'enfant-lecteur; elle dépend de lui. Mais dans tout discours s'adressant à l'enfant, il y a une demande similaire de la part de l'adulte - un désir, une angoisse d'être écouté.

Tout discours s'adressant à un enfant est toujours en partie un aveu d'impuissance de l'adulte. Cet aveu est assorti d'une demande, d'une imploration. La littérature jeunesse engagée est un corpus de textes qui rend ces aveux, ces demandes, ces implorations plus visibles que la littérature jeunesse 'embarquée'.

Bon allez je me tais. Si vous voulez en savoir plus, il faudra attendre que mon bouquin sorte, et il sera en angliche. Il y a d'autres choses dans le livre évidemment, mais c'est un résumé plutôt cohérent de ce que j'y raconte.

mercredi 12 mars 2014

La littérature jeunesse engagée (1/2)

Je n'ai jamais écrit de billet à propos de ma thèse de doctorat, soutenue l'année dernière, sur la littérature jeunesse engagée (ça devait me saouler de répéter sur mon blog des trucs que j'écrivais à longueur de journée dans la thèse). J'ai parlé du grand méchant mot "idéologie" en littérature jeunesse ici, mais pas techniquement de l'engagement dans la littérature pour enfants. Je vais faire une petite série de deux billets sur le sujet.

ma thèse de toutes les couleurs
En quelques mots: ma thèse portait principalement sur la théorie de la littérature jeunesse. Comme je l'ai expliqué sur ce blog plusieurs fois, la recherche anglo-saxons en littérature jeunesse est très axée sur l'idée que ce type de littérature présente l'adulte comme norme et comme plus puissant que l'enfant. En analysant des albums pour enfants politiquement engagés, publiés internationalement, je cherchais à nuancer cette théorisation.

Dans ce premier billet, quelques observations sur la littérature engagée pour la jeunesse de nos jours.

Qui s'engage de nos jours en littérature jeunesse? 

Très peu de monde. Quoi qu'en disent certains, la très vaste majorité de la littérature jeunesse reste 'embarquée', dans le jargon sartrien, c'est-à-dire portée par une idéologie passive. La littérature jeunesse engagée, qui assume ses positionnements idéologiques (soit dans l'attaque, soit dans la défense de valeurs), reste rare.


Certaines cultures sont plus promptes à accepter et valoriser des livres jeunesse politiquement engagés. Certains pays, dont la France, les Etats-Unis, la Scandinavie, certains pays d'Amérique du Sud, etc. ont une tradition d'écriture pour la jeunesse engagée et quelques maisons d'édition, généralement petites ou indépendantes, qui font de l'engagement politique leur ligne éditoriale.

Ce n'est pas le cas au Royaume-Uni, où la production de livres politiquement engagés, en tous cas pour les plus jeunes, est très faible en ce moment. Cependant il y en a eu par le passé.

L'engagement politique, c'est juste des livres politiquement corrects, non?

Non. La définition du 'politiquement correct' varie, évidemment, mais il est très réducteur de dire que le livre jeunesse politiquement engagé fait seulement dans la bien-pensance bobo-bourgeoise et cherche à montrer comment on peut tous être heureux et se faire des bisous si on oublie qu'untel est noir et unetelle lesbienne, et qu'on sauve tous joyeusement la planète en triant nos déchets.

Il y a beaucoup de livres pour enfants politiquement engagés qui disent des choses gênantes et perturbantes sur nos capacités, justement, à vivre ensemble - qui doutent qu'on en soit jamais capables. C'est le cas de The Island, d'Armin Greder, un album dans lequel un immigrant est traité de manière abjecte, et rejeté à la mer, par une communauté insulaire. Et que dire du Peintre des drapeaux, par Alice Brière-Haquet, dont la fin n'a rien d'un épisode de Dora...

Pour revenir à Sartre, ce type de livres peut mettre en scène sans concessions la difficulté extrême du rapport aux autres; le fait qu'on est jeté les uns contre les autres, avec si peu d'explications, si peu de raisons de s'aimer, qu'on prend parfois des décisions terribles.

Cependant, oui, certainement, il y a aussi de nombreux livres politiquement engagés qui prônent la tolérance, l'amitié, la diversité, de manière utopique et naïve. Ces livres-là sont une autre facette du même phénomène: ils cherchent à apporter des réponses aux mêmes angoisses. Ils le font en simplifiant les réponses plutôt qu'en posant des questions.

Evidemment, il n'y a pas une catégorie (la 'bonne' ) et une autre (la 'mauvaise'), mais des livres tous différents et, pour presque tous, idéologiquement ambigus. C'est cette ambiguïté idéologique qui m'intéressait dans ma thèse.

L'engagement politique fait-il vendre? 

Pas au très grand public. Les livres jeunesse politiquement engagés sont extrêmement ciblés et les maisons d'édition ont une stratégie précise quant aux clients qu'elles cherchent à convaincre. Principalement, il leur faut gagner la confiance et le soutien des prescripteurs. Elles s'appuient aussi sur des communautés de chroniqueurs, de libraires, de parents et d'enseignants passionnés qui communiquent sur Internet et dans des publications spécifiques.

Le prix Coretta Scott King est décerné aux livres qui promeuvent 'un changement social non-violent'
Par contre, il y a de plus en plus de prix qui sont donnés aux livres qui incitent les enfants à réfléchir aux questions sociales et politiques, et ces prix vont évidemment en majeure partie aux livres politiquement engagés. Les éditeurs misent beaucoup là-dessus.

L'engagement politique est-il le signe d'un mauvais livre?

Chacun décide de ses critères de 'qualité', mais il est complètement injustifiable de déclarer catégoriquement qu'un livre 'à message' est par définition un mauvais livre. C'est simpliste. Les maisons d'éditions et les auteurs engagés apportent généralement une très grande attention à la qualité du texte et des illustrations, parce qu'elles savent qu'elles ne vendront pas à un très grand public et qu'il faut donc, par exemple, que leurs livres gagnent des prix.

Oui, mais le texte peut être beau, et l'image belle, et le livre extrêmement prescriptif! Non?

Si, bien sûr. Et ces textes sont évidemment prescriptifs et pédagogiques: ils cherchent non seulement à divertir, mais aussi à interpeler le jeune lecteur quant à l'état du monde. Cette fonction fortement pédagogique du texte engagé est là par définition.

Avant de pousser des hauts cris en disant que l'art doit se suffire à lui-même, il faut se rappeler deux choses:

1) Le soutien à l'art engagé n'a rien de stupide. C'est une position littéraire et idéologique qui a toujours eu ses défenseurs, de Voltaire à Hugo à Sartre. De très nombreux Prix Nobel de littérature sont férocement engagés. Le courant opposé - 'l'art pour l'art' - semble de nos jours en faveur dans la littérature pour adultes. Mais déjà en 1963, Roland Barthes s'agaçait du 'va-et-vient épuisant entre le réalisme politique et l’art-pour-l’art, entre une morale de l’engagement et un purisme esthétique, entre la comprission et l’asepsie’. L'engagement littéraire est une position parmi d'autres, amplement théorisée; l'art pour l'art est la position inverse, qui peut sembler 'évidente' à certains mais ne l'est pas. 

2) La littérature pour enfants est de toute façon toujours-déjà une littérature éducative. Ca, c'est un truc qui ne plaît pas à de nombreuses personnes, mais tant pis. Dans notre civilisation, l'enfant et l'adulte ne se situent pas l'un par rapport à l'autre sur un pied d'égalité. L'adulte a pour 'mission' de socialiser l'enfant. Qu'il le veuille ou non - et ça, les sociologues de l'enfance le théorisent depuis longtemps - l'adulte adopte par rapport à l'enfant une attitude didactique. Ce n'est pas un problème, ce n'est pas une tare, ce n'est pas un scandale. C'est comme ça. La littérature jeunesse est par définition une littérature de socialisation, une littérature qui éduque à la société et à ses valeurs.

Ce qui ne veut pas forcément dire qu'elle opprime et oppresse l'enfant
La littérature jeunesse engagée est une littérature hautement prescriptive, qui revendique son statut de littérature socialisante et en profite pour mettre en avant des valeurs sociales, politiques et culturelles qui lui importent, dans l'espoir qu'elles influenceront l'enfant-lecteur dans ses futurs choix.

Cela veut-il dire que la littérature jeunesse engagée manipule l'enfant-lecteur ?

Le mot 'manipulation' (et 'endoctrinement', etc) revient souvent parmi les détracteurs de la littérature jeunesse engagée. Je pense encore une fois que c'est une réaction simpliste. On peut manipuler quelqu'un de manière explicite ou implicite, active ou passive: ce que les féministes reprochent aux livres pour enfants 'genrés', c'est justement de 'manipuler' l'enfant-lecteur en lui faisant croire que roubignolles et nichons sont la cause de comportements spécifiques.

Evidemment, de très nombreux livres pour enfants politiquement engagés sont coupables de présenter des opinions et des valeurs comme objectives et fixes alors qu'elles sont discutables et subjectives.

Je m'arrête là pour aujourd'hui. Dans le second billet, la semaine prochaine, je parlerai de mes conclusions plus spécifiquement quant à l'étude et la théorie de la littérature jeunesse.

lundi 10 mars 2014

Des mots sur les miens

Ca fait un mois et quelque que Comme des images est sorti et les chroniques sur Internet s'accumulent, et moi de mon côté de la Manche voici un résumé de my life:

mes collègues s'en foutent ils l'ont pas lu et ils parlent pas français

mon copain fait genre il s'en fout pas parce qu'il est gentil, mais il s'en fout un peu quand même
Mais quand même elles sont très, très, très bien ces chroniques et je suis stupéfaite et ravie qu'il y en ait autant, et je veux vraiment remercier les blogueuses et blogueurs qui prennent le temps de lire le livre et de faire des commentaires aussi détaillés... c'est aussi incroyablement utile et éclairant pour moi de voir ce qui a plu, déplu, perturbé et choqué. J'avais déjà fait un billet de blog sur les premières chroniques ici, voici la dernière moisson:

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait LIVREsse, 23/02/2014: “Une lecture qui trotte en tête et qui vous rappelle qu’il faut plus que jamais regarder au-delà des apparences et renouer une solidarité interpersonnelle perdue. Un texte moderne où l’auteure mélange avec art réflexions de sa narratrice et documents variés, règlement d’ordre intérieur, conversations instantanées sur Facebook, etc.  Le tout formant un récit vif qui vous entraîne toujours plus loin dans la découverte des travers de notre société individualiste. Un roman qui plaît énormément mais qui dérange tout autant puisqu’il appuie là où ça fait mal!”
Le chat pitre, 24/02/2014: Nos tables de libraires ne manquent pas de romans se déroulant  entre les murs des lycées et des  pensionnats.  Mais il est rare de trouver un ton aussi juste, que ce soit pour parler des amitiés et des amours qui se lient et qui se défont,  ou des angoisses liées à la pression d’un système scolaire et d’une société faisant de la compétition une valeur absolue. Les enfants sages de Clémentine Beauvais sont loin de ressembler à des images. Leurs émois et leurs déconvenues s’inscrivent dans leurs chairs et cela peut faire mal.”
Entre nous, 26/02/2014: “Encore un livre sublime de la collection Exprim’. Commencé et lu d’une traite…”
A voir et à manger, 27/02/2014: “Henri IV a une solide réputation d’enfer sur terre, mais c’est surtout vrai du lycée qui ne forme pas des lycéens, mais les futurs étudiants en grandes écoles. Le bac n’est pas un objectif, mais une formalité et on ne considère ici la réussite qu’à la mention Très Bien. Clémentine Beauvais a été une lycéenne de Henri IV et même si Comme des images n’a absolument rien d’autobiographique, on sent bien qu’elle s’est inspirée de ses propres expériences pour enrichir son roman. C’est sans doute ce qui est le plus intéressant, au-delà de l’anecdote et au-delà des tracas, sentimentaux ou non, de jeunes filles en seconde.”
Biblioado, 24/02/2014: “Une réflexion sur l’adolescence, sur le milieu scolaire et la pression qui peut y voir le jour. Une réflexion sur l’amitié, sur les sentiments amicaux, leur sincérité, leur valeur, réflexion sur la vie des ados et de la violence qui peut envahir leur univers (moquerie, harcèlement). Un roman sans concession qui nous tient en haleine.”
En passant, 02/03/2014: “En tombant de haut, quelqu’un vient de faire sauter le puzzle de sa vie. Elle va essayer d’en rassembler les morceaux pour nous aider à le reconstituer, à petits coups d’analepses. Il va être beaucoup question d’images, le titre ne ment pas : d’image de soi, d’image que l’on donne aux autres, que les autres fabriquent de vous, qu’ils diffusent, qu’ils détruisent, qui se conservent quand même, auxquelles on voudrait échapper (mais on ne peut pas). Sage comme une image ? Oui, à devenir folle. Pour un peu, dans ce monde, on ne serait « plus une personne, mais une image ». Société du spectacle, annonçait le prophète Debord.”
Les lectures de Bouch, 03/03/2014: “Je ne sais pas par où commencer. Ce roman, terriblement court, m’a bouleversée. Après en avoir tourné la dernière page, je suis restée cinq bonnes minutes, là, le bouquin entre les mains, complètement hébétée. Parce que ce roman n’est pas seulement une histoire de vengeance puérile. Il ne nous met pas uniquement en garde contre les méfaits des réseaux sociaux. Non, ça, c’est plutôt la coquille, le voile qui l’englobe. Il parle avant tout des adolescents. De ces adolescents complètement livrés à eux-mêmes, et de leurs parents, totalement déconnectés de ces enfants.”
Spleen La Jeune, 05/03/2014: “On pourrait croire que ce roman traite du cyber-harcèlement, des conneries que font les adolescents … On pourrait croire que ce roman aborde des thèmes qui ne concernent que cette horde d’adolescents débiles. On pourrait mais ce serait se tromper. Comme des images va plus loin, Comme des images est plus profond. Ici, il est question de communication … La Communication. Parents-enfants. Professeur-Enfants. Entre potes. Toute communication. Il est plus facile de balancer quelques conneries que de parler de ce qui agite nos tripes. Il est plus facile de prétendre être que d’être réellement.”
Batifolire, 06/03/2014: “Engouement mérité sur la toile et les réseaux sociaux pour ce roman qui aborde justement le sujet de nos nouveaux modes de communication et les effets pervers qu’ils peuvent avoir.
L’antre des livres, 07/03/2014: “Aux premiers abords on pourrait croire que c’est un roman qui dénonce le cyber-harcèlement et le danger des réseaux sociaux et d’internet. Ce qui est faux. Bien sûr, on y pense en le lisant, mais ce que ce livre semble pointer du doigt en premier lieu, c’est la course à la réussite, la pression qui est mise sur les frêles épaules des élèves, dès le collège. Et à cela s’ajoute l’importance que l’on donne à la réputation et à l’image, au paraître.”
Le tiroir à histoires, 07/03/2014: “Comme des images est un roman contemporain, ancré dans l’ère 2.0, comme en témoigne sa narration originale, vivante, empruntant volontiers et judicieusement les codes des  nouvelles formes de communication. S’il est question, en toile de fond, de notre rapport nouveau, obsessionnel, voyeur, exhibitioniste, amoral, superficiel à l’image numérique, c’est d’autres images qui sont pointées du doigt : Les images que nous choisissons d’être, ou de chérir, les images des autres et de soi, dans tout ce qu’elles ont de fascinant, d’illusoire, de factice. Et plus pernicieusement, les rapports artificiels qui en découlent.”
A-lu-ciné, 10/03/2014: “Un livre efficace qui se lit très vite et qui marque. Un roman à placer sans nul doute entre beaucoup de mains et notamment celles des ados (et des adultes) qui ne mesurent pas bien l’ampleur des dégâts que peut causer une malheureuse toute petite vidéo postée sur le net.”
Etincelles de plume, 10/03/2014: “Pour vous expliquer l’ambiance de ce roman, la couleur bleu est un bon début. Bleu clair, plus précisément. Car ” Le verre n’est jamais si bleu qu’à sa brisure – Les yeux d’Elsa d’Aragon” ; car le bleu est la couleur dominante sur la couverture; car c’est un monde coincé, qui, en une journée, va éclater en morceau, révélant les vérités, les dangers, la vraie vie… Ce roman est indescriptible, et pourtant, je m’acharne à vous le décrire… Le diagnostic est clair: vous devez le lire. Comme des images est un coup de coeur, un coup de coeur qui marque, horrifie, fascine… Il se lit vite – une soirée pour moi – mais reste gravé en vous par la suite.”
 
La bouquineuse, 10/03/2014: “Un excellent livre car je n’avais jamais ressenti un trouble pareil en refermant un roman. J’étais littéralement perturbée. Et je  pense que je n’oublierai pas cette histoire de sitôt.”
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J'ai aussi donné quelques interviews/ entretiens au sujet de Comme des images et de l'écriture récemment: 
  • Interview pour le Suricate Masqué sur l’écriture (Mars 2014)
  • Interview pour le blog Le souffle des mots sur Comme des images (Mars 2014)
  • Interview pour le blog Jeblo sur Comme des images (Février 2014)
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Et c'est pas tout... regardez ce qu'un centre culturel en Normandie a mis en place pour promouvoir Exprim'!

avec mes très grandes plongeuses en background

Voilou c'est tout!

Ceci était un message du service chargé de l'entretien du petit nombril de Clémentine Beauvais. La livraison normale de billets non-autopromotionnels reprendra mercredi.

mercredi 5 mars 2014

Cette semaine

En Anglicheland cette semaine, c'est la Semaine Internationale du Livre!

Ce qui veut dire que pour moi et pour beaucoup d'autres auteurs, voilà ce qu'on va voir toute la semaine...


Mon amie Kate Rundell va même leur faire son numéro de funambule...


Mon pote Julian Sedgwick va jongler avec des couteaux...


Mais même pour ceux qui, comme moi, ne font que parler et montrer des images...


... les enfants sont heureux.

Et nous aussi:


Donc juste un petit mot pour dire merci à tous ceux qui organisent toutes ces visites,

et pour conseiller aux autres, toute l'année et pour rendre leurs écoles meilleures, d'inviter des auteurs et des illustrateurs!

Joyeuses lectures!