dimanche 26 septembre 2010

Funky, la littérature pour jeunes adultes

La semaine dernière, Son Altesse Divine ma Directrice de Thèse m'a prêté deux bouquins, d'après elle nullissimes, mais qu'il est, toujours d'après elle, 'de notre devoir professionnel' d'avoir lus, et qui font partie de cette nouvelle catégorie rock'n'roll que l'on appelle 'Young Adult Literature' ou 'YA', comprenez 'Littérature pour jeunes adultes'. Qu'est-ce qu'un 'jeune adulte', on se demande. 15-25 ans? 18-20 ans? 20-30 ans? 15-30 ans? Le flou règne. Bref, voilà les deux livres en question: Forbidden ('Interdit'), par Tabitha Suzuma, et The Hunger Games ('Les jeux de la faim'), par Suzanne Collins. Google m'informe que le premier n'a pas encore été publié en France, et que le second a été imaginativement traduit chez Pocket sous le titre, je vous le donne en mille, de The Hunger Games.





Je vous confirme d'emblée que les deux livres sont mauvais, mais je vous conseille quand même de les lire. Ce qui est frappant, c'est la thématique particulièrement trash dans les deux cas, et la manière dont elle est traitée, qui représente tout à fait les tendances de la littérature pour jeunes adultes depuis la création du genre: elle s'enfonce chaque année davantage dans les tréfonds du trash.

Forbidden traite d'une relation incestueuse mais amoureuse entre frère et soeur, avec des scènes de sexe d'une longueur surprenante (les scènes) et d'une précision clinique, que l'on peut difficilement qualifier autrement que comme des épisodes de littérature érotique voire pornographique pour jeunes lecteurs. Personnellement, ce n'est pas ça qui va me faire pousser des hauts cris, mais je constate que c'est particulièrement poussé pour un bouquin qui va se retrouver entre Twilight et le Journal Intime de Georgia Nicholson. Et comme la narration alterne entre le point de vue de la soeur et celui du frère, on a droit à une vision panoramique de leurs exploits sexuels par chacune des parties concernées.

Le second livre, The Hunger Games (à surveiller: énorme bestseller dans les pays anglo-saxons, le troisième tome vient de sortir) va loin dans un autre mode: celui de la violence. Petit pitch rapide: dans un futur dystopique et totalitaire, le district central des Etats-Unis, le Capitole, rafle chaque année douze garçons et douze filles de 12 à 18 ans, vivant dans les districts voisins, pour organiser de grands jeux télévisés, les Hunger Games, au cours desquels les 24 jeunes gens doivent littéralement s'entretuer: le dernier vivant gagne. Vous aurez reconnu la référence à Thésée et le Minotaure, mais elle s'arrête là. Pendant un certain temps je me suis demandé si on allait vraiment voir l'héroïne trucider ses adversaires, pensant que l'auteure trouverait un moyen de se débarrasser des autres ados sans intervention directe de sa protagoniste. Oh pas du tout. La gamine perce le coeur d'un concurrent à coup de flèche, lâche des frelons tueurs sur deux autres, et en affame un troisième. Bien sûr, c'est elle ou eux, donc c'est justifié. Après tout, elle se reçoit un poignard dans le front. Les autres, en comparaison, sont encore plus cruels, tuant leurs adversaires au couteau ou en leur dévissant la tête. Le sang coule à flots. C'est très grand-guignolesque, comme bouquin.

Sexe et violence à outrance, ce n'est pas nouveau et cela ne me choque que très modérément. Maintenant. Mais je me souviens très bien avoir été assez ébranlée pas Junk, de Melvin Burgess, à 14 ans, Eclipse, de Robert Cormier, à 12 ans, et d'autres bouquins plus ou moins similaires où ces sujets-là - et suicide, drogue, inceste, torture - sont traités sans pincettes. Et pourtant j'étais loin d'être une chochotte. Ces bouquins sont peut-être destinés aux jeunes adultes mais ils sont lus par de jeunes ados, voire des enfants. Certains réagiront bien et d'autres moins. La censure est ridicule et inutile mais on peut se poser la question de la responsabilité de l'auteur/e vis-à-vis d'un public qui a une sensibilité différente de la sienne. C'est une question sans réponse.

lundi 20 septembre 2010

Explication



Coucou la blogosphère! Si je n'ai pas écrit depuis longtemps, c'est que j'étais en plein travaux de construction d'une piscine à lettres de refus dans mon 30m². En voilà une photo. Je nage dans le bonheur. En plus, elle devient de plus en plus profonde tous les jours!

dimanche 12 septembre 2010

'J'ai mis le mot fin'



Céleste, la fidèle servante de Marcel Proust, raconta qu'un matin l'écrivain lui dit alors qu'elle lui apportait son petit déjeuner: 'Il est arrivé une grande chose cette nuit... J'ai mis le mot fin.'

Personne depuis n'a jamais mis le mot fin à une oeuvre aussi colossale ("à part J.K. Rowling!" "tais-toi cerveau"). Mais le sentiment reste le même. Et voilà, moi aussi, cet après-midi, 'j'ai mis le mot fin' à un roman commencé en février 2008. Bien sûr, il va falloir que je le relise, que je le remanie, que je le recorrige, que j'en coupe des morceaux (oui, depuis le temps que je bosse dessus, il est mastoc, mon bébé), mais quoi qu'il en soit, j'ai mis le mot fin.

J'ai un peu la tête qui tourne. Je crois que j'ai besoin d'un Coca.

dimanche 5 septembre 2010

Conférençons gaiement!



Quand j'étais en CE1, on avait monté une pièce de Prévert, Le dromadaire mécontent, qui commence ainsi:

Un jour, il y avait un jeune dromadaire qui n'était pas content du tout.

La veille, il avait dit à ses amis: "Demain, je sors avec mon père et ma mère, nous allons entendre une conférence, voilà comme je suis moi!"

Et les autres avaient dit: "Oh, oh, il va entendre une conférence, c’est merveilleux", et lui n'avait pas dormi de la nuit tellement il était impatient, et voilà qu'il n'était pas content parce que la conférence n'était pas du tout ce qu'il avait imaginé : il n'y avait pas de musique et il était déçu, il s'ennuyait beaucoup, il avait envie de pleurer.


Eh bien voilà que ces trois derniers jours, c'était à mon tour non seulement d'aller entendre une conférence, mais aussi d'y participer, une marche de plus sur le grand escalier en colimaçon de la vie universitaire (brrr). C'était une conférence internationale et multidisciplinaire (oh yeah) sur l'adolescent dans la culture et la littérature, organisée par Sa Sainteté Ma Directrice de Thèse, dont je chanterai l'époustouflifiant extraordinarisme un autre jour. Bref, je peux vous dire que contrairement au jeune dromadaire je n'ai pas été ni déçue, je ne me suis pas ennuyée et je n'ai pas du tout eu envie de pleurer. Ah là là! C'était rien chouette, c'est le moins qu'on puisse dire.

Déjà, j'avais l'impression d'être un petit poussin venant juste d'éclore à côté des grands pontes de Cambridge, Stanford et je ne sais où qui sont venus en masse par avion, bateau et fusée lunaire. Il y en a qui sont venus d'Australie. D'Australie! moi tu me donnes une photo d'avion et ça me donne déjà envie de vomir. D'autres arrivaient d'Afrique du Sud, de Taiwan, de Malaisie, du Cameroun, des Etats-Unis et du Canada bien sûr, et j'en passe. Et tout ce petit monde avec leurs travaux, leurs présentations et leurs sujets de recherche (allant de l'analyse littéraire à la socio en passant par les neurosciences) pour en faire partager leurs collègues et néanmoins amis. Oui parce que ces gens-là se connaissent et s'embrassent comme du bon pain bien qu'ils ne partagent pas le même fuseau horaire. Ils se rencontrent de conférence en conférence et se retrouvent avec force 'HELLOOOOOOOOO!!' (ah les Américains et leurs décibels) avant de s'enlacer avec véhémence et une certaine forme d'académique adoration.

Non seulement les présentations étaient, pour la plupart, absolument splendides (quelques-unes, il faut bien l'admettre, péchaient par manque de bagou des orateurs) mais en plus ce qui était parfaitement sympatoche c'est qu'à chaque pause café, à chaque déjeuner, à chaque dîner, tout un chacun pouvait rencontrer et discuter le bout de papier avec les autres quidams, qu'ils soient doctorants ou doctorés, qu'ils aient 25 ou 70 ans. En bref, c'était relax, fun et sérieux à la fois.

Maintenant que c'est terminé, je suis méga deux de tense, genre la fille-zombie ultra fatiguée qui a fait huit dissertations de philo et un marathon à la suite. Mais pas grave, il me reste du souffle pour articuler une question et une seule: 'Bon sinon c'est quand la prochaine conférence?'

mercredi 1 septembre 2010

Aujourd'hui, apprends le russe en t'amusant!



Je suis supra nulle en russe, mais je me soigne à l'aide du bon vieux Le Mot et l'Idée: Russe, publié en 1995. Pour aider ma catastrophiquement pitoyable personne à retenir trois misérables mots de vocabulaire, les auteurs ont eu la bonne idée pédagogique de les utiliser dans des phrases, dont voici quelques exemples bien sympathiques (attention les mots en gras sont à apprendre):

'Miroir': 'Les femmes passent souvent beaucoup de temps devant le miroir'

'Vocabulaire des Tâches ménagères': 'Chaque matin, la maîtresse de maison lave le linge dans la machine à laver. Puis, elle repasse à l'aide d'un fer à repasser sur la table à repasser.'

'La maîtresse de maison s'occupe du ménage, met en ordre l'appartement. Grâce à l'électricité elle peut très vite passer l'aspirateur.'

[Quelle chance alors!]

Dans cet intéressant petit bouquin, tous les 'propriétaires' de maisons s'appellent Pavel et Boris. Forcément, puisque Natacha est 'secrétaire'. Quant à 'Maman', elle 'donne à manger aux enfants'.

Je n'en suis qu'au chapitre 4 donc il risque d'y avoir des mises à jour, je vous préviens.

Lol.